Les vacances sont là ; on charge la voiture, on emmène les deux aînés (11 ans et 13 ans),
on confie le petit dernier (5 ans) aux Beaux-Parents, il est encore trop jeune.
On n'oublie surtout pas les sacs à dos ni les gourdes, le temps promet d'être chaud,
et on espère bien immortaliser, entre autres, quelques uns des moulins de la Mancha.
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03120
Pays basque, Pyrénées-Atlantiques
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03121
Sierra de Urbasa
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03122
Estella
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C'est curieux, pourquoi les enfants d'Estella
sont-ils irrésistiblement attirés par ma R16 ?
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03123
Estella
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03124
Valle de Iregua
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03125
Valle de Iregua
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03126
Église Santo Domingo
Soria
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03127
Église Santo Domingo
Soria
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03128
Église Santo Domingo
Soria
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03129
Église Santo Domingo
Soria
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03130
Église Santo Domingo
Soria
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03131
Les remparts
Soria
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03132
Cathédrale San Pedro
Soria
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03133
Meules
Ville romaine de Numance
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03134
Ville romaine de Numance
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03135
Ville romaine de Numance
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03136
Ville romaine de Numance
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03137
Ville romaine de Numance
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03138
Ville romaine de Numance
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03139
Ville romaine de Numance
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03140
Ville romaine de Numance
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03141
Paysage
vers Soria
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03142
Paysage
vers Soria
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03143
Paysage
vers Soria
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03144
Paysage
vers Soria
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03146
Paysage
vers Soria
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03147
Paysage
vers Soria
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03148
Paysage
vers Soria
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03149
Église
Almazan
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03150
Paysage
Castille
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03151
Paysage
Castille
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03153
Paysage
Medinaceli, Castille, ville basse
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Arc de triomphe romain
Medinaceli, Castille, ville haute
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03155
Cathédrale
Siguenza
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03156
Cathédrale
Siguenza
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03157
Vue générale
Siguenza
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03158
Village
Castille
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On voit assez peu de villages en traversant la Castille.
Les cultures occupent de vastes zones de plateaux séparées
par des vallées relativement profondes au fond desquelles
les habitants trouvent un peu de fraîcheur, de l'eau, et
des conditions de vie moins rudes en hiver.
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Si vous avez vraiment soif en Espagne,
dites "J'ai les oreilles qui fanent"
Tengo las orejas que se marchitan.
Ça fait toujours son petit effet !
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03159
Paysage
Castille
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03160
Paysage
Castille
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03161
Paysage
Castille
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Ici, nous ne sommes pas dans la Beauce.
Il subsiste des arbres qui servent de logements aux meilleurs insecticides et raticides qui soient :
les oiseaux !
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03162
Paysage
Castille
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03163
Paysage
Castille
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03164
Paysage
Castille
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03165
Paysage
Castille
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03166
Paysage
Castille
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03167
Paysage
Castille
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03168
Château
Vers Guadalajara
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Le vendredi 11 juillet, nous quittons les champs de blé
à perte de vue pour entrer dans une zone de basses montagnes
où les cultures - et les habitants - se font plus rares.
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03169
Barrage d'Entrepeñas
Castille
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03170
Barrage d'Entrepeñas
Castille
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Le barrage d'Entrepeñas, sur le cours supérieur du Tage,
fait partie d'un ensemble de retenues d'eau qui constituent
la "Mer de Castille".
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03171
Barrage d'Entrepeñas
Castille
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Dans cette région, ignorée bien à tort par les touristes, les routes sont peu fréquentées et tout est prétexte pour s'arrêter et sortir les appareils photo.
Chacun a le sien.
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Soudain, lors d'un arrêt en milieu de matinée, tous les voyants passent au rouge ! Des bouffées de vapeur s'échappent du capot de la voiture.
Le circuit de refroidissement est quasi vide et le niveau d'huile
bien au-dessus du maximum. Diagnostic évident : joint de culasse pété !
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Coup de chance, quelques minutes plus tard passe une voiture avec un jeune couple et deux enfants. Monsieur travaille chez Renault à Saragosse mais il ne connaît pas la R16 ; néanmoins il enrichit mon vocabulaire
tout en confirmant le diagnostic :
¡ Es la junta de culata !
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Heureusement ils ont un grand jerrycan d'eau, ce qui nous permet d'arriver, en plusieurs étapes pour ne pas tout cramer, au village le plus proche.
On y trouve de quoi téléphoner à un dépanneur, des victuailles et de l'ombre sous un gros arbre. Je relève l'adresse de nos "sauveurs" et je la glisse dans mon passeport en promettant d'envoyer un cadeau aux enfants, toute la famille ayant perdu beaucoup de temps en nous venant en aide.
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Nous sommes le vendredi 11 juillet 1980 en fin de matinée. La dépanneuse doit venir nous chercher depuis Guadalajara, à 80 km, en fin d'après-midi. Le village s'appelle Alcocer et en espagnol,
COCER signifie CUIRE.
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Que faire à Alcocer pendant tout l'après-midi ? Avancer périodiquement la voiture d'1 ou 2 m pour qu'elle reste à l'ombre et boire beaucoup d'eau ! |
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La grua arrive à l'heure dite, le dépanneur installe les enfants avec lui dans sa cabine, lève l'avant de la voiture, nous voici basculés en arrière sur nos sièges pour deux heures de route vers le garage Renault de Guadalajara. |
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Sitôt arrivés au garage, le patron nous montre dans un recoin de son atelier un gros amas de poussière en forme de R16. Un fou d'Espagnol a acheté cet engin, on attend une pièce depuis des semaines, à vous de voir !
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Long coup de téléphone à la MAIF... mon interlocuteur est au courant du problème des R16 en Espagne, où cette voiture n'a jamais été vendue. En revanche les Espagnols ont eu des R7, inconnues chez nous !
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Du coup, j'ai repensé aux enfants d'Estella qui examinaient ma R16 comme si c'était un ORNI...
(Objet Roulant Non Identifié)
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On convient donc que la voiture sera réparée à Biarritz. Le dépanneur la remorque jusqu'à son atelier, il organisera le rapatriement ; auparavant nous avons rempli les sacs à dos et laissé tout le superflu dans le coffre.
Il est tard et il faut encore trouver où dormir !
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Samedi matin, 12 juillet.
Madrid n'est qu'à 52 km et environ 35 min par le train.
Nous décidons de ne pas inquiéter les Beaux-Parents et, puisque nous y sommes presque, de passer quelques jours dans la capitale espagnole
avant de rentrer en France.
La RENFE accepte même nos cartes de famille nombreuse !
Le train est bien rempli d'autochtones en tenue légère
partant faire une balade à Madrid.
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Nos accoutrements et nos sacs à dos font un peu jaser mais au bout d'un moment tout change quand les rieurs s'aperçoivent que je les comprends.
Et ils se calment d'autant mieux que le train vient de tomber en panne en plein cagnard, au milieu de nulle part, dans un décor de western
qui, en 2024, est probablement devenu un lotissement.
Ça tape fort, très fort.
Nos gourdes font bien des envieux !
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Voyez-vous, le monde se divise en deux catégories :
ceux qui ont des gourdes pleines à ras bord
et ceux qui tirent la langue.
Vous, vous tirez la langue !
(librement adapté du film
Le Bon, la Brute et le Truand)
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Un grand merci à la RENFE,
qui a pris soin d'informer les passagers "en temps réel".
Trois heures plus tard que prévu,
nous voici arrivés à bon port à Madrid dans un train de secours.
Les bars et les cafés près de la gare d'Atocha ont dû faire de bonnes affaires.
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03172
Immeuble près de la Plaza Mayor
Madrid
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Dimanche 13 juillet, visite de Madrid. La ville a bien changé depuis 1963. Les voitures à chevaux ont disparu, les pensions de famille aussi.
Les embouteillages sont là mais, aux heures les plus chaudes et la nuit,
de l'eau sort quand on ouvre les robinets. En juillet 1963, sous la douche,
il valait mieux se rincer dare dare à la moindre baisse de pression.
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03173
Palais royal
Madrid
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03174
Palais royal
Madrid
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Bien sûr, la ville est toujours aussi belle, le Musée du Prado et les nombreux édifices remarquables que l'on peut y trouver n'ont pas bougé. |
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Lundi 14 juillet, visite notamment des Galerías Preciados, le grand magasin à la mode (racheté depuis, en 1995, par son concurrent Corte Inglés).
En sortant, moment de panique, le portefeuille contenant tous mes papiers a disparu, perdu ou plus probablement subtilisé par un pickpocket.
Les pesetas étaient heureusement ailleurs.
S'ensuit évidemment une petite rencontre avec la Guardia Civil, dans un commissariat où nous avons été reçus avec beaucoup de bienveillance.
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Reste à effectuer une petite visite au Consulat de France, indispensable pour pouvoir sortir du pays, mais impensable un 14 juillet ! Le mardi 15 c'est mieux mais les personnes qualifiées ne sont pas là, il va falloir repasser. |
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La voiture en panne, c'est du classique. Le train, un peu moins. Mais jamais deux sans trois, dit le proverbe ; pas question de rentrer en avion !
Départ prévu le jeudi soir, par le train de nuit pour éviter la chaleur.
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Ce jeudi matin 17 juillet, trajet en taxi pour la nouvelle gare de Chamartin, qui a remplacé l'ancienne Estación del Norte. Pas encore de métro entre les deux... Nous comptions manger sur place, déposer les bagages à la consigne et retourner en ville en passant par le Consulat.
C'est raté, la consigne est fermée par crainte des attentats de l'ETA !
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Pas facile de trouver un coin à peu près tranquille dans la gare
pour regrouper et surveiller de près les bagages ! Élise, qui reste sur place, doit également avoir à l’œil les deux loustics qui courent un peu partout. Pendant ce temps, je file au Consulat, où l'ambiance est assez délétère.
On entend dans les couloirs des remarques aigres-douces, voire quelques noms d'oiseaux. Il y a de l'eau dans le gaz au sein du personnel et ça n'accélère pas les procédures. Lorsque je reviens à Chamartin, il est trop tard pour envisager quoi que ce soit.
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Et la photo dans tout ça ?
À vrai dire, elle a été quelque peu oubliée...
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Arrivée à Hossegor le vendredi en fin de matinée, au grand étonnement
des Beaux-Parents et du petit dernier. Soulagement provisoire...
car la voiture n'est pas encore à Biarritz.
Lorsque le transporteur est arrivé chez le dépanneur, celui-ci était parti secourir un autre client, et ça a fait 8 jours de retard supplémentaire.
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Le garage Renault de Biarritz est installé sur la corniche,
face à l'Océan.
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03177
Biarritz, fin juillet 1980
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FIN de l'histoire... |
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Enfin presque...
Au moment de remercier nos secouristes,
je réalise que leur adresse était dans le portefeuille volé.
Bien malgré moi,
je suis de ce fait devenu un enfoiré de touriste,
et c'est vraiment le pire souvenir que je garde de ce voyage !
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